« Je voudrais être dans un train qui se fraye un chemin derrière les maisons. Contrairement à une voiture, il passe par l’arrière du monde. Il montre l’envers du décor et donne une vue sincère du pays ».

Comme ses vosins, Thérèse a tondu le gazon, repeint ses barrières et ses volets. Elle a passé l’après-midi à tailler sa haie qu’elle veut impeccable.

Le temps presse, il y a encore pas mal de chose à préparer.​​​​​​​

Quand Caroline décide enfin de descendre de son échelle, c’est trop tard, les voisins sont déjà partis.

Bernard a enfilé sa combinaison de garagiste.​​​​​​​

Simone commente l'actualité à Charles qui est occupé à autre chose.​​​​​​​

Tatie Lydie dit à Prune, sur son tracteur, de pousser Louise à son tour.​​​​​​​

Catherine part en cuisine chercher la suite du déjeuner, au passage elle jette l’eau des glaçons.​​​​​​​

Marcelle a pris les habits de son mari pour habiller l'épouvantail du jardin.​​​​​​​

Tout est petit : la voiture et le muret.

Monsieur Maugez cherche ses clefs.​​​​​​​

Nadine démarre un potager derrière la maison, sous les regards dubitatifs de sa fille et de son mari.​​​​​​​

Amélie et Lucie trouvent le week-end à la ferme ennuyant.​​​​​​​

André ne jardine jamais sans sa pipe.​​​​​​​

Chaque matin, Claudine attend Robert qui va chercher le courrier.​​​​​​​

Les invités de Denise attendent à l'intérieur qu'elle termine d'arracher les dernières herbes.​​​​​​​

Non, tu ne dormiras pas à la maison ce soir.​​​​​​​

Tout le monde attend Nadine, l'accordéoniste. Elle cherche sa partition.

Temps calme, Didier et Clara se sont occupés du potager tout l'après-midi.

Jacqueline secoue ses chaussures avant d'entrer, c'est un principe.

Un bruit surprenant vient de retentir dans la vallée à l'heure de l'apéro.

POUR EN SAVOIR PLUS...
Bienvenue chez nous

Contrairement aux habitants des pays anglo-saxons, en ville ou à la campagne, les français s’enferment : ils clôturent leur jardin, ils posent des rideaux aux fenêtres et installent une sonnette avec la mention « Attention chien méchant ». Est-ce pour se protéger de l’extérieur ou pour protéger sa vie privée ? Quels sont ses secrets dont les habitants se cachent ?

Alors j’ai poussé le portail, je suis entrée et j’ai fait le tour de la propriété… et j’ai vu ce que nous voyons souvent que depuis un train : des scènes ordinaires jouées par de petites silhouettes lointaines, des vies simples, silencieuses, remplies de petits riens et de grands moments. Les habitants plantent des haies pour les tailler, ils mettent des rideaux aux fenêtres pour le soleil, ils étendent le linge pour le faire sécher et ils sortent les moutons pour les faire manger. Des instants ordinaires qui coulent comme le ruisseau au fond du jardin.

En Picardie, comme dans les campagnes françaises, on secoue les couvertures par la fenêtre sans  jeter de poussière aux yeux. C’est si simple.

Stéphanie Lacombe
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